Retour sur le « café commère » du 11 mars dernier à Ty Ar Gwenan…

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Retour sur le « Café commère » du 11 mars dernier à Ty Ar Gwenan…

 

Participer à un café commère, voici la drôle d’invitation faite aux anciens de Ty Ar Gwenan, le 11 mars dernier.
Elles étaient dix à relever le défi. Dix jeunes femmes devenues maman et souhaitant échanger de façon conviviale autour de la parentalité.

L’une d’entre elles est venue avec son compagnon.
L’équipe le connaît : ils étaient déjà ensemble il y a dix ans. Comme les autres, il se dit heureux d’être là, de retrouver les éducateurs, les autres « anciens ».
Leurs enfants aussi sont venus, ils ont entre deux et dix ans et semblent ravis à l’idée de passer un après-midi festif.

Les retrouvailles ont lieu sur le parking de la Maison d’accueil à Lesneven. Elles sont chaleureuses et, déjà chargées d’émotion.
K, petite blondinette de 5 ans est heureuse de nous montrer la « maison » de sa maman.
Sa mère a en effet vécu quelques mois dans ce lieu et K a bien retenu cette information.

Rapidement les enfants sont confiés à Sébastien, conjoint d’une des mamans présentes et animateur professionnel.
Jean-Pierre et Brigitte, éducateurs du foyer sont heureux de lui prêter main forte.
Leur présence familière et souriante rassure les parents.
Ils laissent leurs bambins en toute confiance et rejoignent, dans une autre pièce Yanis et Line, les animateurs/facilitateurs d’Alter Ego.

Dans la salle, les tables ont été mises de côté, et les chaises forment un cercle accueillant.
Chacun s’installe, un peu inquiet de savoir ce qui va bien pouvoir se passer.
Les jeunes parents ne sont pas seuls à vivre ce moment. Nathalie, Muriel, Maryvonne, Gwen et Aurélie prennent également place dans le groupe.
Mais point ici de statut de directrice, responsable de service ou éducatrice.
Chaque personne présente dans la pièce devra jouer le jeu et se plier aux mêmes règles que les autres.

Yanis et Line rappellent le sujet du jour. Il sera question de parentalité, et plus précisément, il s’agira de réfléchir sur la question :
« comment parler de son histoire d’enfant confié avec ses enfants ? ».

Le sujet est sérieux. Pourtant grâce aux animateurs, il est traité de manière ludique et le petit groupe se met à l’aise.
Le premier jeu, inspiré du célèbre « tempête en mer » enfantin, se décline sur le thème du jour :
« tout ceux qui ont déjà culpabilisé après avoir crié sur leurs enfants, se lèvent », « tous ceux qui trouvent que c’est compliqué l’éducation, se lèvent », etc.
Une mise en bouche pour se donner confiance et constater que tout le monde peut rencontrer des difficultés.

Au cours de l’après-midi, les animations deviennent de plus en plus impliquantes, intimes, même.
Chacun se confie, se livre, et l’émotion est palpable.

Ces jeunes adultes devenus parents, ne sont pas là par hasard.
Le plaisir de retrouver leurs pairs et les éducateurs du foyer, ne sont pas les seules raisons qui les ont poussés à venir passer l’après-midi à Lesneven.
Ils sont en quête de solution pour évoquer leur placement avec leurs enfants.
Si certains peuvent aujourd’hui compter sur des personnes ressources tel que leurs beaux-parents, leurs conjoints ou des professeurs, d’autres sont en souffrance.
Ne sachant à qui s’adresser, s’inquiétant de ne pouvoir parler à leurs enfants, ils sont en attente de réponse.

L’après-midi touche pourtant à sa fin.
Il va falloir se séparer.
Yanis nous propose alors un dernier partage.
Il s’agit pour ceux qui se sentent plutôt bien, sereins, heureux, de distribuer leur énergie positive avec ceux qui en ressentent le besoin.
Une façon de recharger les batteries avant de séparer.

Il est l’heure de retrouver les enfants. Leurs sourires sont unanimes et parlants.
Eux aussi ont passé un excellent après-midi et rentrent à la maison, des souvenirs plein la tête, des étoiles dans les yeux, et leurs rêves de princesse ou de pirate redessinés sur le visage.

Tout le monde est ravi de cette demi-journée de partage.
Cependant des questions demeurent. La réflexion bien qu’intense et prolifique n’a pas apporté de solutions miracles.
Toutefois, elle aura permis à tous, le temps d’un après-midi de se ressourcer, d’être écoutés, entendus, considérés.
Elle aura été une parenthèse de bonheur ressentie également par les professionnels.

 

1- Sébastien Faget, « le royaume des bambins », Guipavas

 

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