Violences intrafamiliales : à Brest, l’association La Sauvegarde 29 innove pour libérer la parole Déc20

Violences intrafamiliales : à Brest, l’association La Sauvegarde 29 innove pour libérer la parole

La Sauvegarde 29, implantée à Brest (Finistère), fait partie des quinze associations lauréates, dont le projet a été récompensé le 5 décembre 2023, à Paris. Sa particularité ? Proposer aux enfants victimes et aux parents des ateliers innovants favorisant la libération de la parole et la prévention des violences intrafamiliales.

Pour sa 16e édition, l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation « Nos épaules et vos ailes », GPMA (Groupement prévoyance maladie accidents) et l’assureur Generali, a choisi d’accompagner des structures qui agissent au quotidien pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales au sein du foyer et en dehors.

L’association La Sauvegarde 29, créée il y a 80 ans, qui œuvre dans l’intérêt des enfants et des adolescents, a été sélectionnée pour deux de ses projets.

Des ateliers sous forme de saynètes

Le premier, intitulé Tous des héros, s’adresse aux enfants de 7 à 12 ans pour les aider à identifier des situations de violences familiales à travers des ateliers d’activités ludiques, interactives et participatives.

L’objectif est d’amener les enfants à mettre des mots sur leur vécu, à reconnaître des situations qui ne sont pas  normales  et à pouvoir désigner une personne de confiance dans leur entourage.  L’idée est d’outiller ces enfants pour faire face aux violences qu’ils pourraient rencontrer ou ont déjà rencontrées », explique Frédéric Canevet-Jézéquel, directeur général de La Sauvegarde 29.  Ces violences peuvent être intrafamiliales mais aussi extérieures, à l’école ou dans le club de sport. 

Encadrés par trois professionnels pour six enfants, ces ateliers vont, par exemple, s’exercer sous forme de saynètes illustrant des violences que les enfants peuvent être amenés à vivre ou ont déjà vécu.

Un projet de podcasts

Parallèlement à ces ateliers, l’association a également présenté un projet pour les parents victimes ou auteurs de violences. L’idée est de leur proposer de participer à la création d’un podcast sur les questions des violences intrafamiliales, pour poser des mots sur une problématique, faciliter la révélation et prévenir la réitération des faits violents.

Tout le monde peut faillir dans son métier de parents en étant fragilisé à un moment, souligne encore Frédéric Canevet-Jezequel. Mais l’important est de lever l’omerta qui s’applique souvent dans ces situations de violences intrafamiliales. 

Le soutien du fonds de dotation va servir à financer une partie du matériel d’enregistrement et construire des podcasts plus aboutis, avec l’aide des professionnels travaillant au sein de l’association partenaire Longueur d’ondes. L’objectif à terme est de pouvoir diffuser ces podcasts comme un support d’échange et de prévention au-delà des familles suivies par l’association.

Un manque de moyens

Outre ces projets, La Sauvegarde est également en charge de l’application des mesures d’assistance éducative en milieu ouvert (AEMO), à la demande des juges pour enfants. « Une activité qui demande un gros travail d’accompagnement pour favoriser au maximum le maintien de ces enfants au domicile familial et éviter le placement », souligne Patricia Adam, présidente de La Sauvegarde.

Aujourd’hui, l’association accompagne près de 1 200 jeunes, de 0 à 21 ans, accueillis dans des familles, suivis par plus de 150 professionnels sur l’ensemble du territoire finistérien. Trop peu pour des besoins en constante progression.

« C’est un secteur en grande souffrance, souligne encore Patricia Adam. Les besoins sont tels que nous demandons un véritable plan Marshall pour donner plus de moyens à la protection de l’enfance. »

Association La Sauvegarde, 14, rue de Maupertuis, 29200 Brest, tél. 02 98 42 19 42.