« On essaie d’éviter que les enfants soient placés » : à Morlaix, Demos accompagne jeunes et parents Oct24

« On essaie d’éviter que les enfants soient placés » : à Morlaix, Demos accompagne jeunes et parents

Ouest-France Sarah HUMBERT. Publié le 04/10/2022 à 07h06

​Ils sont là pour protéger les enfants. À Morlaix et autour, il existe deux services de protection de l’enfance. Reportage au sein de Demos (Dispositif éducatif de milieu ouvert de la sauvegarde).

Ils sont l’un des maillons d’une grande chaîne, qui vise à protéger les enfants. À Morlaix, Demos (Dispositif éducatif de milieu ouvert de la sauvegarde), organisait, vendredi 30 septembre 2022, des portes ouvertes. À quoi sert ce dispositif ? Comment il fonctionne ? Pourquoi il existe ? On vous explique.

Qu’est-ce que c’est, Demos ?

Demos est un Dispositif éducatif de milieu ouvert de la sauvegarde, présent à Morlaix (Finistère). « C’est un dispositif qui intervient sur décisions du juge des enfants », explique Laurent Joué, responsable dans la structure. Dans le cas de problème constaté au sein d’une famille, Demos et les travailleurs sociaux sont donc sollicités, pour « vérifier et accompagner les compétences parentales ». Les enfants restent chez eux, avec leur famille, mais bénéficient d’un suivi.

Comment ça se passe,
concrètement ?

À Morlaix, Demos assure par exemple la mise en place des AEMO, soit des
« Actions éducatives en milieu ouvert, pour laquelle des travailleurs sociaux rencontrent les enfants et les familles toutes les trois semaines environ », poursuit le responsable. Il ajoute : « Plusieurs décisions sont possibles. »

L’adaptation est en effet l’un des maîtres mots de ce milieu. « On intervient beaucoup à domicile, parfois à l’extérieur. On organise aussi des sorties, avec les enfants du service », explique Aurélie, éducatrice spécialisée. En moyenne, pour les AEMO dans le secteur couvert par Demos à Morlaix, chaque travailleur accompagne 28 enfants. C’est beaucoup. « On pourrait faire mieux, si on avait davantage de moyens », souffle le responsable.

Quelles sont les problématiques des familles qui ont besoin d’un suivi ?

Là encore, pas de règle générale. « Il n’y a pas que des familles précaires, confirme une autre éducatrice spécialisée. Il y en a, mais nous intervenons parfois aussi car des séparations se passent mal et qu’il y a des conflits entre les parents, l’enfant est pris dans un conflit de loyauté. Dans ce cas, on est là pour ramener la parole au jeune », dit-elle. Plus concrètement, les AEMO peuvent être mises en place lors de « violences verbales, psychologiques ou encore physiques, quand il y a des carences affectives, éducatives », indique Aurélie.

D’autres actions existent également, si la situation devient plus précaire pour les enfants. Mais pour les professionnels, « on essaie d’éviter que les enfants soient placés », confirme Laurent Joué.

Quel est le secteur d’action ?

Il est large. Il couvre plusieurs communautés de communes du secteur, pour arriver à plus de 80 municipalités. Au total, 158 enfants sont actuellement suivis. « Avec le coût de l’essence, ou pour les familles qui ne sont pas motorisées, on va parfois les chercher, comme les procédures ont lieu à Brest », indique une éducatrice spécialisée. Pour tenter de protéger les enfants, les professionnels ne ménagent pas leurs efforts.

Dans le secteur, deux services de protection de l’enfance sont présents : Demos, et Sapa (Service d’accompagnement des familles et des adolescents).