Protection de l’enfance : des pros bien décidés à revoir leur image

Demos et Safa, deux services de protection de l’enfance actifs jusqu’à Carhaix ont ouvert leurs portes, vendredi, à Morlaix. « Nous sommes là pour les enfants et pour soutenir les familles », assurent-ils.
Ils l’admettent volontiers. Les services de protection de l’enfance font peur. Ou ont fait peur longtemps. Une image présente pour certains, dépassée pour d’autres mais qui a longtemps été associée à l’étiquette de « mauvais parents » ou encore de « retrait d’enfant ».
« Mais, au contraire, nous sommes là pour les enfants et pour soutenir les familles. Un placement est en réalité très rare, corrige Stéphanie Guillemet, directrice adjointe du Dispositif éducatif de milieu ouvert de la sauvegarde (Demos), créé en 2009 et situé à Morlaix et du Service d’accompagnement des familles et des adolescents (Safa), installés depuis 2012 à Saint-Martin-des-Champs, deux gros services de protection de l’enfance (*). Et la professionnelle d’ajouter : « Dans le contexte actuel, avec une précarité grandissante, et des isolements plus nombreux, c’est très important que les familles sachent que nous sommes là aussi si elles sentent (elles-mêmes) avoir besoin d’aide. »
580 dossiers gérés par la juge des enfants
Ce vendredi 30 septembre 2022, l’image, qui entoure les services de la protection de l’enfance, est adoucie par ces premières portes ouvertes. Il y a là des visages humains, souriants, tout le staff, composé d’éducateurs, de psychologues, de technicienne d’intervention sociale et familiale notamment, de direction et même de la juge des enfants en charge du secteur, Stéphanie Le Bouffos, qui gère « 580 dossiers sur le secteur de Morlaix, Landivisiau et Carhaix ».
Des interventions liées à l’article 375 du code civil
Marianne Thomas, la cheffe du site saint-martinois, rappelle, qu’en vertu du code civil, « un enfant est en danger dès lors que sa santé, sa sécurité ou sa moralité sont en danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises ». En fonction des situations, un juge des enfants peut être amené à décider de « mesures d’assistance éducative ». Qui seront ensuite appliquées par des professionnels comme ceux du Demos ou du Safa.
Les deux services se différencient ensuite par l’accompagnement plus ou moins important et fréquent auprès des enfants et des familles. « Les mesures d’AEMO [NDLR : actions éducatives en milieu ouvert] du Safa disposent de moyens renforcés », précise Marianne Thomas.
*Le financement de ces services est assuré principalement par l’Action sociale du département. Et par la Protection judiciaire de la jeunesse pour la cellule investigation, (Demos).
Contact
Demos au 02 98 88 52 79 et Safa au 02 98 88 41 77.
Cécile RENOUARD Journaliste locale