Recrutement : le Finistère sonne la mobilisation générale dans le médico-social Mai13

Recrutement : le Finistère sonne la mobilisation générale dans le médico-social

Face à la crise du recrutement, les établissements et services médico-sociaux (ESMS) du Finistère redoutent de ne plus assurer leurs missions. Le conseil départemental sonne la mobilisation générale et lance une grande compagne de communication.

« Les métiers les plus recherchés ? Tous ! » Dans le foyer de vie Les Astérides à Quimper, géré par les Papillons Blancs du Finistère, Sophie Goarin, la directrice, compose quotidiennement avec des plannings sous tension. Éducateurs, agents de service, chefs d’atelier… Les besoins sont urgents pour assurer la prise en charge de la cinquantaine d’adultes en situation de handicap dans un établissement ouvert toute l’année, 24 h/24. Des difficultés existaient, mais la crise sanitaire, dans un territoire proche du plein-emploi, a amplifié le phénomène. « Cela a été un terrible révélateur ». Aujourd’hui encore, des salariés continuent de se détourner de ces métiers. « Le risque de pénurie de personnel est réel », ne cache pas Frédéric Soudon, le président de la structure associative qui emploie 800 salariés dans le Finistère (1 600 résidents).

« L’enjeu est grave pour les plus fragiles »

C’est un fait. Les établissements et services médico-sociaux (ESMS) sont en souffrance dans le Finistère. Au point de remettre en question les missions d’accueil et d’accompagnement des personnes vulnérables dans des structures où un résident mobilise parfois un salarié. Cette situation conduit le conseil départemental à « sonner la mobilisation générale ». Maël de Calan, en visite ce mercredi 11 mai, aux Astérides, veut aller au-delà de son rôle de financeur. « Le conseil départemental ne peut pas se détourner du recrutement même si ce n’est pas de sa compétence. L’enjeu est plus grave que dans les autres secteurs car le médico-social doit répondre aux besoins des Finistériens les plus fragiles. » Le Département a déjà actionné des leviers, notamment sur la question salariale, au centre de revendications : augmentation de 15 % en moyenne pour les aides à domicile (5 M€ pour le Département), la contribution au financement de 183 € net/mois par le Ségur (3 M€), l’augmentation des moyens alloués aux établissements gestionnaires (800 000 €), l’autorisation d’un cumul du RSA avec un revenu d’activité pendant trois mois dans le médico-social.

 
On vit un moment clé

Une grande campagne de communication

Plusieurs centaines d’emploi sont encore à pourvoir. Dans ce contexte, le Département redoute que son pacte de Pleyben (650 places d’accueil en plus pour le handicap) reste « lettre morte sans recrutement possible ». Pour y répondre, le conseil départemental veut créer une « task force commune », un comité de coordination sur le recrutement dans le médico-social regroupant tous les acteurs de la filière. « Il faut apporter une réponse sur le long terme », affirme Maël de Calan qui a annoncé le lancement, dès le mois de juin, d’une campagne de communication et de promotion de ces métiers. La présence sur les salons sera aussi renforcée. « Il est urgent de communiquer de manière positive, considère Frédéric Soudon. Ce sont des métiers qui ont du sens. Il faut le dire car l’enjeu est d’attirer des salariés et de les retenir ». On vit un « moment clé », appuie Maël de Calan car les « plus de 75 ans vont doubler dans le Finistère, augmentant considérablement les besoins de prise en charge ».