Chanter l’enfance…
« Quand le CMPP Charcot fête ses 50 ans et la sauvegarde de l’Enfance ses 80 ans… »
Juste une petite histoire, celle de 5 professionnelles du CMPP Charcot : 3 orthophonistes (Catherine Cotté ; Céline Courbis ; Héloïse Quellec), une psychomotricienne (Isabelle Terrien) et une psychologue (Irène DAYOU) qui ont choisi d’aborder d’une façon différente, en chanson, quelques-unes des thématiques autour de l’enfance et de l’adolescence qui traversent le CMPP depuis maintenant 50 ans…
« Les Child Mélodie », voici le nom du petit groupe, choisi pour l’occasion.
La question de l’artiste a toujours fait tendre l’oreille à la psychanalyse, car c’est souvent par cette fenêtre que le sujet paraît…
Les liens transférentiels se font aussi au niveau d’une équipe, et c’est naturellement, que quelques personnes animées par la musique, le chant et la voix, au sein du CMPP, ont souhaité proposer un petit récital acoustique, centré sur l’enfance et l’adolescence…
C’est majoritairement dans la richesse du répertoire français qu’on été choisies quelques chansons qui pourraient, avec humour ou émotion, dire leur engagement et leur investissement professionnel auprès des personnes reçues depuis tant d’années au CMPP Charcot…
Les équipes qui ont traversé depuis 50 ans ce lieu, en plus de leur empreinte professionnelle, ont également laissé un style, une tonalité festive que les « Child Mélodie » avaient à cœur de poursuivre, car c’est aussi aux détours des rencontres humaines qu’une équipe fonctionne et peut ainsi mettre son dynamisme au service des personnes accueillies…
Alors elles ont prêté leurs voix à Brel, Reggiani, Souchon, Renan Luce, Bénabar, Michaël Jackson, Stromaë, s’accompagnant elles-mêmes au piano ou à la guitare…
Jacques Brel tout d’abord, qui chante si bien la beauté de la pensée infantile, et qui nous engage à la tolérance face aux origines sociales ou culturelles : « Tous les enfants sont comme les vôtres… » nous dit-il… (Fils de…).
Puis Renan Luce qui nous rappelle combien les bêtises forgent bien souvent des souvenirs d’enfance impérissables, et parce qu’au delà des difficultés, il convient de ne pas oublier que l’enfance, c’est aussi cette belle insouciance : « On n’est pas à une bêtise près, faisons là et voyons après, tu verras que sonner aux portes, et s’enfuir avant qu’on sorte, ça vaut le coup… » (Les bêtises).
Alain Souchon aussi, qui chante avec tellement de sensibilité et avec un humour en demi teinte, la difficulté à assumer sa différence : « J’donne des coups de pieds dans une petite boite en fer, dans ma tête y’a rien à faire… » (Allo Maman bobo).
…ou la difficulté parfois à quitter l’enfance, en nous rappelant aussi cette scène incroyable que peut être une cour de récréation… « J’ai 10 ans, je vis dans les sphères, où les grands, n’ont rien à faire, si tu m’crois pas, t’ar ta gueule à la récré… » (J’ai 10 ans….).
Bénabar ensuite, qui croque si bien, avec humour et tendresse, le comportement des adolescents et les relations parentales parfois un peu bruyantes : « Ta mère t’avait dit demande ce soir à ton père, il a répondu non évidement comme pour le scooter… » (Adolescente).
Et puis, Serge Reggiani, qui, au travers d’une chanson dédiée à sa fille, effleure notre sensibilité à voir grandir et s’envoler nos enfants… : « J’y pense chaque soir en guettant du regard, ton enfance qui joue à rompre les amarres… » (Ma fille…).
Ou encore ce clin d’œil au travers d’une chanson de Mickaël Jackson, « Billie Jean », ce tube planétaire, qui cache bien souvent à ceux qui l’écoute, une question sérieuse, celle du déni de paternité : « Billie Jean is not my lover, she’s just a girl who claims i am the one, but the kid is not my son » (Billie Jean).
Stromaë enfin, incontournable de la nouvelle génération, qui met en lumière combien l’absence du père met l’enfant en place de se construire sur un manque, convoque la question de la construction identitaire : « Dites-moi d’où il vient, enfin je saurais où je vais… » (Papaoutai).
Juste quelques « petites chansons », comme une empreinte dans le sable, éphémère moment pour certains, comme la vague qui efface nos traces ; moment de bonheur gravé dans l’histoire d’un lieu pour d’autres… mais assurément un vrai plaisir pour les « Child Mélodie » d’avoir partagé avec vous, durant quelques notes de musique et quelques belles paroles de chansons, une autre façon de dire leur engagement auprès des enfants, des adolescents et de leur famille…